Vous voulez faire pousser des plantes mais il est trop tard pour procéder à un semis ? Une solution: le repiquage. Ça tombe bien, car cette semaine Growsters vous explique tout ce qu’il y a à savoir derrière cette méthode de plantation ! Période de l’année idéale, exposition et bons gestes à adopter, tout y passe.
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Pratiqués depuis le néolithique, repiquage, rempotage, transplantation suivent le même principe: déplacer une plante et la changer de milieu de culture. Le repiquage concerne aussi bien les plantes ornementales et les plantes potagères que les fruitiers ou arbres d’ornement. Toutefois, le terme peut varier en fonction de la plante concernée: il est, par exemple, d’usage de parler de plantation ou de transplantation plutôt que de repiquage pour les arbres.
Il existe différents types de repiquage en fonction du transplant choisi: transplant simple (salade), racines nues (rosiers et fruitiers), ou transplant en mottes (basilic, ciboulette et autre plantes touffes). De la même manière, la technique de transplantation varie en fonction de la destination du plant. Il est ainsi possible d’effectuer un repiquage en pleine terre,en pot ou en godet.
Avant d’aborder la dimension technique du repiquage, étudions ses nombreux avantages.
Un des principaux intérêts du repiquage est de permettre d’avancer tout le cycle de production. En effet, pour les plantes potagères, le repiquage succède à un semis, le plus souvent sous abri. En semant sous abri puis en repiquant, il est possible d’obtenir bien plus rapidement des plantes productives que ne le permettent les semis en pleine terre. Effectivement, en exposant les semis à une température plus élevée que la température extérieure, ceux-ci se développent plus rapidement.
Autre avantage, le repiquage permet aussi de contrôler ses semences, en particulier si elles sont de votre propre production. Le fait de passer par un repiquage donne des informations sur le taux de germination des semences que vous utilisez, il vous permet de savoir si votre stock est encore fertile ou s’il est nécessaire de le renouveler.
Le repiquage constitue également un tri qui vous permet de ne garder que les plantes avec la meilleure vigueur. Lors du repiquage en godet en particulier, il ne faut pas hésiter à écarter les plantules qui semblent les plus faibles, les plus rabougries. Cette sélection dès le stade des premières feuilles permet en effet d’acquérir des plantes susceptibles de mieux supporter les aléas de culture et de produire davantage de fruits.
Produire plus, plus vite, plus longtemps et avec les plantes les moins capricieuses, voilà ce que permet le repiquage. Bien que très fiable, il reste cependant un stress pour les plantes. Mal exécuté, il peut les affaiblir, voir provoquer leur mort ou leur montée en graine.
Les racines sont la partie la plus sensible d’une plante. Le rôle essentiel qu’elles jouent dans l’hydratation de celle-ci et dans la mise en mouvement des sèves font d’elles un organe vital.
Durant un repiquage, les plants sont extraits de la terre pour être réimplantés dans un nouveau milieu. Cette transition de milieu implique nécessairement un passage des racines à l’air libre, que le transplant soit en mottes ou à nu. En cas de contact prolongé à l’air libre, certaines racines peuvent sécher et mourir. À la plantation, le végétal devra utiliser une partie de ses réserves pour créer de nouvelles racines avant de pouvoir continuer son développement aérien. Si une trop grande partie de ces racines sont atteintes, la plante ne sera donc pas capable de récupérer entièrement et finira par flétrir.
Un autre facteur de stress peut être la manipulation en elle-même, qui cause des blessures au niveau racinaire. Suivant les plantes, ces blessures vont avoir un impact plus ou moins fort: tantôt sans effet, tantôt provoquant la montaison des plants, ce qui les rend improductifs. Pour les espèces les plus sensibles (persil, coriandre, épinard…) il est donc conseillé de semer sur place, ou de repiquer une mini-motte ou un godet entier pour éviter tout contact avec les racines.
Il est également important de ne pas trop tasser la terre lors d’un repiquage. En effet, un substrat trop tassé entraîne l’asphyxie des racines dont les cellules dépérissent par manque d’oxygène.
Une question revenant lors de la plantation est celle de la période: quelle est la période idéale pour procéder au repiquage ?
Il n’existe pas de règle immuable pour toutes les plantes. Du point de vue du développement de la plante, il vous est possible de repiquer dès la sortie de 2 ou 3 feuilles vraies.
Même s’il est possible de repiquer tout au long de l’année, deux périodes sont à retenir: le printemps et l’automne. Le printemps, en particulier une fois les Saints de Glace passés, marque la sortie des transplants à l’extérieur. C’est une période de forte croissance, qui convient très bien aux plantes annuelles. Pour les plantes ligneuses et pérennes, on préférera un repiquage en automne qui leur permettra de développer un réseau racinaire vigoureux et d’accroître leur robustesse en vue de l’année suivante.
Bien qu’il soit difficile de donner des dates précises, voici quelques points de repère pour les cultures les plus courantes:
Pour réussir vos repiquages, à quoi faut-il faire attention ? Découvrez nos conseils généraux !
Concernant les conditions environnementales, la règle reste simple: un transplant doit être planté dans des conditions optimales pour sa culture. Si un plant de tomate apprécie des températures comprises entre 18 et 26°C, son transplant les appréciera aussi !
L’irrigation est un point de vigilance important en particulier les premières semaines de reprise. Pour arroser vos transplants, chacun sa technique ! Au début nous vous conseillons toutefois de pratiquer une irrigation par la base afin de ne pas stresser davantage votre plante.
Pour les repiquages en pleine terre, il n’est pas possible d’irriguer depuis la base: un arrosage au pied en évitant d’arroser les feuilles fera très bien l’affaire.
L’astuce est de garder le sol humide, mais pas mouillé. Pour vérifier l’état de vos godets, sous-pesez les. S’ils sont légers, vouspouvez les bassiner ! Pour la pleine terre, touchez votre sol et assurez-vous qu’il soit humide à une profondeur correspondant à la première phalange de votre doigt.
Les premiers jours, l’irrigation va de pair avec une observation quotidienne des transplants. Ces derniers restants fragiles, il faut être à l’affut dès les premiers signes de faiblesse (perte de couleur, assèchement des feuilles vraies, présence de ravageurs…).
En fonction de la plante que vous voulez planter, la profondeur de repiquage va elle aussi varier. La plupart du temps, un repiquage collet à terre convient. Dans ce cas, il faut enterrer la plante jusqu’à la base des premières feuilles (le collet !).
Pour les plantes plus sensibles dont le collet risque de pourrir (fraises, betteraves ou salades), il vaut mieux faire un repiquage collet flottant c’est-à-dire enfoncer à peine le plant dans le sol. Une fois installé le plant doit rester lâche et se comporter comme un drapeau au vent, c’est pourquoi on nomme aussi ce repiquage, repiquage en drapeau.
Le dernier type de repiquage (tomates, piments et solanacées) est le repiquage profond. Aussi appelé repiquage à collet enterré, il ne s’applique qu’aux plantes supportant bien le repiquage. Il consiste à enterrer collet, hypocotyle et même les premières feuilles jusqu’à leur sommet. Cela permet d’avoir davantage de départ de racines et donc un ancrage solide.
Lors de la réalisation du repiquage, certains gestes simples permettent d’augmenter vos chances de réussite, en particulier lorsque vous repiquez en godets.
Un repiquage en godet (dans l’attente d’un second repiquage en pleine terre) s’effectue en 4 temps.
À ce stade, votre godet doit être légèrement bombé sous l’effet du tassement. Décompactez-le en le tapotant sur le dessous et les bords. L’objectif est de voir votre godet se détendre et rester lâche, souple sur ses côtés.
Félicitations, vous venez de réaliser un repiquage qui a toutes les chances de réussir !
NB: Pour les repiquages en godet, il est tout à fait possible de repiquer, en suivant la même méthode, plusieurs plants ensemble pour obtenir une touffe bien fournie.
Lors d’un repiquage en pleine terre, la marche à suivre doit s’adapter. D’autres astuces peuvent être mises en place pour augmenter davantage les chances de réussite.
Le décompactage reste important dans le cadre d’une plantation de fruitiers. Une fois le l’emplacement choisi et le trou creusé, décompacter les bords du trou à l’aide d’une fourche bêche permet au racines de se propager plus facilement dans le sol.
Toujours en lien avec le décompactage, lorsque que vous procédez au repiquage de plantes achetées en pépinière ou jardinerie, vérifiez l’état des racines avant de les mettre en terre. Si ces dernières sont denses et apparentes, n’hésitez pas à casser la motte et démêler délicatement les racines afin d’optimiser leur contact avec le sol et éviter qu’elles ne se forment un chignon en se développant. Pour un petit coup de pousse (🌱) supplémentaire, disposez un peu de terreau ou de compost mature au fond du trou.
Toujours dans l’idée de minimiser le stress subi par la plante, procéder à l’acclimatation du transplant en amont permet d’améliorer grandement le taux de succès de vos repiquages extérieurs.
Pour acclimater vos plantes, il vous suffit de les habituer progressivement aux conditions extérieures. Par exemple, placer les futurs transplants à l’ombre puis augmenter peu à peu leur exposition pour les accomoder à l’exposition lumineuse de leur place définitive. En général, l’acclimatation débute une semaine avant la plantation.
NB: Pour une plantation en racines nues, nous vous conseillons de réaliser un pralinage de vos racines. Trempez-les dans un mélange de terre argileuse de compost et d’eau: cela encouragera la cicatrisation des racines tout en limitant leur dessèchement !
On espère que vous avez compris tout ce qu’il y avait à savoir sur le repiquage !
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Let’s Grow 🌱